Coup de cœur : L’ineffable thé jaune!

29 mai 2015
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Meng Ding Huang Ya

Comme à chaque année au printemps, les premiers thés se font attendre avec excitation et nos papilles sont bien éveillées à l’idée de goûter la fraîcheur des nouveaux arrivages…

Un des premiers thés que nous recevons est le Meng Ding Huang Ya, célèbre thé jaune de la province du Sichuan.

Qu’est-ce que le thé jaune?

S’il était autrefois l’apanage des empereurs dont la couleur était le jaune, on peut maintenant profiter des saveurs du thé jaune à prix très abordable, considérant le travail que sa production demande. D’une cueillette prestigieuse et soignée, constituée uniquement de bourgeons, comme les meilleurs thés blancs (jusqu’à 100 000 bourgeons pour produire 1 kilo de feuilles sèches), il est transformé à l’image des thés verts, c’est à dire qu’il subit une dessiccation afin d’inactiver l’enzyme responsable de l’oxydation. Il est ensuite emballé par petites quantités dans du papier ou dans un linge de coton et passe ainsi plusieurs heures à l’étouffée. Cette étape de fermentation durant plusieurs heures, où les feuilles changent progressivement leur couleur vers le jaune, est répétée 3 ou 4 fois sur quelques jours de transformation… Pas étonnant que peu de producteurs soient enclins à produire ce type de thé, et que rarissimes, ces petits lots artisanaux s’envolent si rapidement pour combler les palais avertis. D’ailleurs, la rareté du thé jaune provient du fait qu’il n’existe que très peu de variétés et que la majorité sont produits en petite quantité. Aussi, beaucoup de producteurs qui faisaient autrefois du thé jaune ont convergé vers le thé vert, comme c’était plus populaire en Chine.

Au niveau du goût, le thé jaune se trouve à mi-chemin entre la douceur du thé blanc, par la présence de bourgeons, et l’aspect végétal du thé vert.

Meng Ding Huang Ya : un thé énigmatique et complexe

La région de Ming Shan d’où provient ce cru profite d’un climat clément pour amorcer sa production dès le mois de mars et parfois même dès février. Situé au cœur des nuages, ce terroir montagneux parfait pour la culture du thé est connu depuis plus de 1000 ans. Il est aussi le siège d’une longue lignée de savoir faire dont celui de la production d’un thé presque inaccessible aujourd’hui dû à sa rareté.

La beauté visuelle des feuilles impose une certaine gratitude! Alignées dans un verre, leur danse verticale fait le bonheur des amateurs chinois. Les notes gourmandes de noisettes côtoient son délicat caractère végétal, nuancé d’un élan floral évoluant vers une  profonde et vibrante finale! La dégustation de ce thé énigmatique et complexe, révélant discrètement ses ineffables qualités, se veut une invitation à ressentir ses différentes sensations et effets. C’est ainsi que certains thés se doivent d’être savourés pleinement… et au delà des mots.

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