Kangra, Nord-Ouest de l’Inde. Des nouvelles de Kevin
23 avril 2012
J’ai quitté le Kangra la semaine dernière. Ce fut une expérience fort intéressante où j’ai appris beaucoup tant au niveau des aspects plus pratiques de la production du thé au Kangra que sur la dynamique socio-économique de cette industrie fragilisée. La première chose qui m’a frappé en visitant les jardins était la quantité extraordinaire de vieux théiers « classic china » des années 1850 à 1880. De beaux théiers à petites feuilles majoritairement plantés à partir de graines en altitude avec un climat et des saisons de cueillette similaires à celles de Darjeeling.
Suite à une longue série de catastrophes humaines et naturelles comme les tremblements de terre, le choléra et l’effondrement répété du marché, la situation actuelle de cette industrie est très précaire. Elle survit principalement grâce à la production de thé vert destiné au marché du Cachemire et de thé noir orthodoxe qui sera envoyé à l’encan de Calcutta (afin d’être utilisé dans des mélanges de Darjeeling de mauvaise qualité…ouch). J’ai eu la chance d’être invité à donné un séminaire à l’Institute of Himalayan Bioresource Technology où j’ai rencontré un grand nombre de producteurs à un seul et même endroit. J’ai d’ailleurs été très surpris du potentiel de certains thés produits par quelques cultivateurs motivés. Des liqueurs complexes et sophistiquées de toutes sortes, du thé vert en passant par le wulong et jusqu’au thé noir. Je suis en train de travailler pour acquérir certains de ces thé pour notre sélection, car les échantillons que j’ai goûtés n’étaient produits qu’en infime quantité. Ces dernières années, ils ont réussi à créer un goût unique particulier aux thés du Kangra et à obtenir une mention d’indication géographique (IG). Ils ont donc maintenant leur propre logo, à l’image des autres régions indiennes, mais personne n’a jamais entendu parler d’eux! 40% de leurs champs de thé, qui sont protégés par la loi, gisent abandonnés semblant plus être un fardeau qu’un héritage. Il me reste à faire la tournée de 8 ou 9 jardins avant de me diriger vers le Népal.
Kevin
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