
Découvrez les thés noirs japonais
Totalisant moins de 1% de la production de thé globale au Japon, le thé noir est un produit marginal pour cette industrie principalement axée autour du thé vert. Peu consommé et difficile à trouver, son histoire n’est pourtant pas récente au Japon. Depuis plus de 150 ans, le pays essaie tant bien que mal de stimuler sa production, mais malgré beaucoup d’efforts et de ressources investies, le phénomène peine à prendre son essor. Cela dit, depuis une dizaine d’années environ le thé noir semble vivre une petite hausse de popularité auprès des consommateurs locaux. Le moment nous paraît bien choisi pour vous en glisser mot et, à notre manière, contribuer à sa popularisation.
L'histoire des thés noirs japonais
En 1853, le commodore Perry, aux commandes d’une imposante flotte de navires armés, force l’ouverture du Japon. Le pays, refermé sur lui-même depuis plus de 200 ans, s’ouvre pour la première fois au commerce international. On y découvre l’ampleur du marché du thé. Certaines figures politiques et économiques décident d’investir dans ce commerce, mais il faudra attendre l’ère Meiji (1868-1912) et le début de la modernisation du Japon avant de voir réellement le pays prendre d’assaut ces marchés. La production japonaise, entièrement tournée vers le thé vert à l’époque, permet une introduction aux marchés globaux, mais reste financièrement moins profitable que le commerce du thé noir qui domine la consommation en Occident. Stimulés par ces échanges, les marchands japonais essaient, avec l’aide du gouvernement, d’influencer la production nationale. Convenant mieux au goût occidental et offrant une meilleure résistance à la dégradation subie par les longs transports en bateaux, le thé noir semble être le produit de choix pour le commerce international.
Pendant la première moitié du XXe siècle, le gouvernement déploie de grands efforts pour stimuler la production à travers le pays. On fait venir des spécialistes chinois et on envoie en Inde et au Sri Lanka (« Ceylan » à l’époque) des cultivateurs pour étudier sa culture. Malgré cela, le thé produit ne convainc pas les acheteurs étrangers. Et puis un autre problème important mine l’entreprise : impossible de faire compétition aux prix offerts par les colonies anglaises de l’époque. Finalement, le Japon ne réussit jamais à s’imposer comme acteur important dans le monde du thé noir et, en 1971, lorsque les efforts gouvernementaux cessent d’appuyer cette production, elle disparait presque complètement.
Développement actuels
Hésitant à planter dans leurs jardins des cultivars de théiers destinés à produire du thé noir, les agriculteurs japonais concentrent leurs efforts autour du thé vert, plus facile à produire et à vendre localement. Après tout, huit siècles d’histoire leur donnent raison. Mais au tournant des années 1980, un déclin s’installe dans la consommation du thé par les Japonais. Un déclin qui, au contraire de l’exportation du thé noir, prend rapidement de l’ampleur. Vers la fin des années 1990, les ventes de thé vert ont tellement diminué que les producteurs commencent à chercher d’autres moyens pour compenser leurs pertes. Presque négligeable dans les années 1990, la production de thé noir n’a cessé de croitre depuis, bien qu’elle reste encore minime. Poussés par une certaine nécessité, on voit aussi les producteurs proposer des produits uniques en espérant faire leur place dans un marché de niche. L’industrie commence à faire preuve de beaucoup d’ingéniosité dans la culture et la transformation de ses thés.
Découvrez nos thés noirs japonais
Yakushima biologique
Ce thé noir japonais nous aura pris cinq années de recherches et de dégustations pour finalement arriver en carte. Produit à Kagoshima sur l’île de Kyushu, c’est le premier représentant de cette famille inusitée que nous trouvons avec une vraie identité, quelque chose d’à la fois unique et de résolument japonais. Plein, rond et chargé d’arômes chaleureux, le Yakushima biologique se tient en équilibre entre l’intensité et le raffinement.
Nadeshiko biologique
Cette innovation japonaise met en scène un thé issu d'une fermentation contrôlée. Les feuilles proviennent des plantations biologiques d’Isagawa, à Shizuoka, auxquelles ont fera subir différentes transformations. Flétrissage, roulage, malaxage et stérilisation précéderont la fermentation par l’inoculation d’une spore (aspergillus awamori) directement sur les feuilles dans une salle contrôlée. Stabilisation, séchage, triage et voilà! Le produit est prêt à mettre en vente. Arômes de fruits secs, de malt et de céréales grillées donnent en bouche une expérience intense et surprenante. Un thé difficile à classer, mais facile à apprécier.
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