Entrepreneuriat : le parcours de notre fondateur

5 février 2019
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Pour Hugo, le succès de l'entrepreneuriat réside dans l'équilibre entre une bonne planification, un focus sur ses objectifs... et une dose de chance!

Entrevue avec le fondateur derrière la Maison de thé Camellia Sinensis, à propos de son expérience sur le démarrage d'entreprise.

Raconte-nous les débuts du projet. As-tu toujours voulu fonder une entreprise?

H : D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours eu la fibre entrepreneuriale. J'adorais gérer ma petite business, que ce soit en commençant dès 10 ans à passer les journaux ou en demandant plus de responsabilités lorsque je travaillais dans un dépanneur à l'âge de 16 ans. Je m'intéressais à la manière dont étaient faites les choses, comment les systèmes étaient construits... Aux études, j'avais aussi une grande curiosité envers les affaires. Ça faisait déjà un moment que j'avais en tête de lancer un projet de café, puis un concept de café-bar, quand je suis parti voyager en Europe à l'âge de 23 ans. Mon plan était de prendre 3 mois à analyser ce qui se passait dans les bars et les cafés européens. À Prague, j'ai pris le goût du thé en visitant plusieurs endroits inspirés du service à « l’asiatique » , avec une touche "baba cool" propre à eux. En montant mon plan d'affaires, j'ai réalisé que nous n'avions pas d'endroit semblable à Montréal. C'est alors que j'ai eu le déclic : c'est plutôt un salon de thé que je devais ouvrir!

As-tu rencontré des épreuves lors du démarrage de l'entreprise?

H : J'avais malheureusement mal évalué le budget nécessaire pour démarrer l'entreprise, ce qui m'a forcé à devoir travailler 112h par semaine pendant la première année. C'était aussi difficile de faire comprendre aux amis, à la famille et surtout à la banque, le potentiel du concept que j'avais en tête.

Que conseillerais-tu à quelqu'un qui souhaiterait se lancer en affaires?

H : Je leur conseillerais d'abord de bien s'entourer, de voir autour d'eux qui peut les aider à réaliser certaines tâches, de faire confiance et de déléguer. Que ce soit un ami ou une organisation comme le SAJE, il y a certainement autour de vous des gens qui peuvent d'une manière ou d'une autre vous donner un coup de main.
Ensuite, je recommanderais fortement de se consacrer sur une seule chose à la fois. Lancer une entreprise demande énormément d'énergie et de temps ; il est judicieux d'évaluer les différentes sphères de sa vie afin de voir si c'est le bon moment.

Hugo, on célébrait en novembre dernier les 20 ans de Camellia Sinensis. Selon toi, qu'est-ce qui fait que l'entreprise connaisse un succès grandissant année après année?

H : Selon mon expérience, le succès de l'entreprise provient d'un équilibre entre trois éléments.

1. Une planification réaliste, parce qu'on peut bien tenter de tout planifier, mais ça peut aussi nous empêcher de voir certaines opportunités se présenter. Pour moi, planifier sur 3 ou 5 ans, ça n'a pas réellement de sens. Je préfère planifier les projets de l'année et suivre le rythme de l'entreprise. On peut lui en imposer un, mais elle a son propre rythme et il faut savoir le respecter.

2. Un focus sur nos objectifs, notre mission et notre clientèle. On ne pourra jamais plaire à tout le monde, et selon nous, il vaut mieux se concentrer sur nos forces réelles et sur ce qu'on fait de mieux.

3. Et finalement, on ne peut selon moi nier la chance! Après tout, l'idée de Camellia Sinensis m'est venue suite à une rencontre totalement imprévue. C'est en prenant mon courage à deux mains pour demander à une pragoise qui se trouvait près d'un théâtre à Prague d'aller prendre un verre, que j'ai fait la découverte d'un salon de thé caché qu’elle m’a présenté. Ça a été un déclic total pour moi. Sans cette rencontre, qui sait ce que serait devenue mon aventure! L'ouverture et la spontanéité sont des ingrédients clés pour tomber sur de belles occasions.

À la tête de Camellia Sinensis se retrouvent 4 associés. Quel est votre secret?

H : Ce qui nous a gardé ensemble aussi longtemps, outre le fait qu'on s'entende très bien à la base, c'est une vision similaire sur l'équilibre entre la vie et le travail. Nos valeurs fondamentales sont les mêmes. Le partenariat s'est formé de manière très naturelle, et s'est transformé en symbiose avec l'évolution de Camellia Sinensis. Au début, nous réalisions toutes les tâches ensemble. C'est en discutant avec un prof des HEC, Claude Chapdelaine, que nous avons réalisé qu'il fallait plutôt créer une structure et adopter des rôles différents. Ça tombait bien, comme nous avions chacun nos forces et que nous ne voulions pas les mêmes postes. C'est à ce moment que François s'est dédié au marketing et à la publicité, que Jasmin a pris le rôle de gestionnaire des opérations et que Kevin est éventuellement venu compléter l'équipe avec son expertise sur le territoire indien, en 2004.

Que souhaites-tu pour les 20 prochaines années chez Camellia Sinensis?

Conquérir le monde, ça ne me parle pas. Je préfère prendre part au groupe d'entrepreneurs qui font évoluer le changement de mentalité par rapport aux affaires et à la répartition des richesses. Le succès peut être mesuré de différentes manières, et pour nous, ça restera toujours de maintenir l'équilibre vie-travail.
Je profite aussi de l'occasion pour remercier sincèrement nos clients. Sans leur confiance et leur encouragement, Camellia Sinensis n'aurait jamais pu connaître ce succès. Merci à vous!

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