Retour de voyage : Colombie

24 février 2020
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En 2015, Jasmin reçoit en boutique une boîte d’échantillons d’un producteur inconnu. Ce n’est pas la première fois que ça arrive, mais la plupart du temps ces colis viennent de Chine ou d’Asie. Cette fois-ci, il vient de Colombie.

Les colis en provenance d’Amérique du Sud sont rares. Dans l’ensemble, outre les spécialités comme le Yerba Maté et autres herbes locales, le continent produit surtout du thé destiné aux grands joueurs de l’industrie : thés bas de gamme produits à grande échelle, le plus souvent réduit en miettes pour être assemblés et ensachés. Et puis, jusqu’à maintenant, nous n’avions jamais entendu parler de la Colombie comme pays producteur de thé. Néanmoins, le colis envoyé par la compagnie Bitaco contient quelques lots de thés noirs à grandes feuilles, visiblement destinés à un marché de spécialité. Jasmin sort la bouilloire et infuse cette curiosité.

Cette première rencontre avec le thé colombien s’avère infructueuse au niveau commercial (le thé est bon, mais reste sous les standards de nos importations). Néanmoins, elle reste intrigante. Comme il a l’habitude de faire lorsqu’il reçoit des échantillons, Jasmin renvoie aux producteurs son avis en commentant les lots reçus. Quelques mois plus tard, une autre boîte d’échantillons apparaît en boutique. Au fil des échanges, la qualité des thés s’améliore jusqu’à ce que, finalement, le premier thé noir de Colombie fasse son entrée dans nos menus.



Quelques années plus tard, au World Tea Expo 2018 à Las Vegas, Jasmin rencontre pour la première fois l’équipe derrière le projet Bitaco, celle qui produit notre thé noir La Cumbre Bitaco biologique. C’est durant cet événement qu’il sera embauché pour aller donner une formation sur la transformation du thé à l’équipe de production en Colombie. Seuls dans leur région, ils aimeraient bien varier leur production pour faire des thés blancs et verts, mais l’absence d’expertise locale rend le projet extrêmement difficile.

Jasmin s’envole donc en novembre 2019 pour une petite région nommée Valle de Cauca dans les Andes colombiennes. Il file droit vers l’unique jardin de thé du pays, l’un des plus beaux qu’il ait vus de sa vie, perché à 1850 m d’altitude dans une réserve forestière protégée par le gouvernement. On lui fait visiter les plantations, puis les pépinières où tous les théiers sont reproduits par graines (une rareté dans l’industrie), et enfin les projets de la fondation Agricola Himalaya menée par l’entreprise qui appuie énormément les initiatives sociales de la région. Il découvre lors de sa visite que la société érige et maintient un programme d’appui à l’éducation, fait la promotion des activités physiques et culturelles de la région, participe à la protection de l’environnement à travers la création de la réserve forestière régionale tout en mettant de l’avant le travail des employés. Non seulement ici les salaires sont élevés, mais la compagnie offre également des pensions de retraite à ses travailleurs (malheureusement peu commun dans le milieu). L’énergie qu’il rencontre dans ce lieu, très différente de celle de la Chine, lui plaît énormément. Le terroir, le climat, les gens… tout semble en place pour produire de l’excellent thé.



Durant les cinq jours de formation, Jasmin et l’équipe locale mènent de très nombreuses expérimentations pour tenter de produire différents styles de thé. Ils commencent par établir un plan de récolte pour pouvoir travailler tout au long des cinq jours à partir de différents types de cueillettes. Plus d’une vingtaine de lots différents sont produits, du thé blanc à bourgeons au moacha de Pu Er, en passant par près de dix thés verts et un thé noir de style chinois, tous identifiés et classés selon un protocole unique. Si les thés verts restent difficiles en raison de l’équipement disponible pour la transformation (l’usine ne possède qu’une machine indienne de dessiccation à la vapeur plutôt mal en point), les thés blancs et le maocha de Pu Er eux, furent un franc succès.



Enchanté par sa rencontre, Jasmin revient au pays avec le sourire aux lèvres et des projets plein la tête. Le premier sur sa liste : promouvoir et aider le développement du projet de thé à Bitaco. C’est dans cette visée que nous avons fait de M. Silva, un des responsables de l’entreprise, notre producteur vedette du moment. Son thé noir La Cumbre Bitaco sera vendu à prix réduit sur nos plateformes pour les semaines à venir. Attendez-vous également à voir arriver d’ici peu quelques lots de thés inédits depuis la Colombie.





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