Yamabuki : Un cultivar aux feuilles jaunes

7 juin 2019
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Au Japon, environ 80 % des cultivars utilisés pour la production de thé vert sont des yabukita. Depuis le milieu des années 1950, quand il fut mis au point, ce cultivar occupe une place prépondérante dans les plantations japonaises. Il est devenu le cultivar préféré des producteurs et des consommateurs en raison de sa grande adaptabilité aux conditions de l’archipel et de son goût vif qui plaît aux Japonais d’aujourd’hui.

Malgré la prédominance du yabukita au Japon, plusieurs producteurs, dont M. Sugiyama, expérimentent de nouveaux cultivars en plus de conserver les anciens. C’est avec son père qu’il a réussi à diversifier ses plantations. Grand amateur de théiers hybrides, son père expérimenta pendant plus de 50 ans la production de nouveaux cultivars pour en évaluer les qualités. Les nombreux croisements donnèrent évidemment des résultats inégaux, mais causèrent parfois des surprises.

Il y a quelques années, M. Sugiyama constata avec étonnement l’apparition d’un théier aux feuilles jaunes qui, d’après lui, serait issu d’une suite de mutations naturelles. À ce moment-là, il ne croyait pas que ce théier aux feuilles jaunes ferait un thé de qualité. On le transplanta donc près de la maison, comme plante ornementale.

Photo : M. Sugiyama et Miho sa mère, responsable de la plantation familiale.

Quelques années plus tard, alors qu’il travaillait au Laboratoire national de thé du Japon, M. Sugiyama se livra à quelques expériences sur ce théier et constata qu’il avait un goût singulier et délicieux. Il décida de multiplier ce cultivar dans une petite section de son jardin et il le baptisa yamabuki, du nom d’une fleur aux pétales jaunes.

D’après M. Sugiyama, seulement quelques producteurs japonais utilisent un cultivar similaire au yamabuki. Il en produit lui-même une minuscule quantité, de 5 à 10 kilos par année, et ne prévoit pas en augmenter la production, car la culture du yamabuki est difficile. Ses feuilles contiennent moins de chlorophylle (environ le quarantième de ce que contient le yabukita), ce qui diminue considérablement sa capacité d’effectuer la photosynthèse nécessaire à sa croissance. Heureusement, au cours de la saison, ses feuilles verdissent, permettant au théier de refaire ses forces.

Au Japon, l’intérêt suscité par ce cultivar est tout récent. Tout comme M. Sugiyama, les amateurs n’ont pas été spontanément attirés par ces feuilles jaunes qui leur semblaient un défaut. Mais, depuis que son goût inusité rappelant l’asperge, le maïs et la mâche a attiré l’attention au Concours mondial de thé du Japon, de plus en plus de curieux l’apprécient.

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